les premières bidouilles..
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les premières bidouilles..
Un lien interessant:
"II n'y a pas fort longtemps que la mode des collections militaires s'est répandue.
Autrefois il n'y avait guère que les peintres militaires ou quelques rares amateurs qui eussent le goût de constituer de sembla-bles collections.
Dans le public, le goût des choses militaires s'est beaucoup développé depuis 1870. Du reste, la partie instruite du public montre maintenant un penchant des plus vifs pour la reconstitution exacte des époques écoulées. Les artistes de tout genre se sont mis à l'unisson de ces tendances artistiques. Dans les tableaux, les illustrations même, on peut constater un progrès énorme sous le rapport de l'exactitude du costume et de tous les accessoires. On sent le goût et la recherche de la vérité dans toutes les œuvres d'art. Le théâtre lui-même a suivi le penchant du public.
"Cette vogue subite mit en émoi les nombreux brocanteurs, revendeurs, qui abondent dans les parages de l'Ecole militaire ou dans les environs du Temple; et même les quelques marchands, assez rares, ayant la spécialité de ce genre de curiosités.
Les objets militaires anciens, de toutes les époques, qui, jusque là, n'avaient tenté que les peintres ou de rares amateurs, furent recherchés avec un empressement in¬connu jusqu'alors. Des coiffures, des équipements militaires, sans valeur intrinsèque,
que l'on voyait depuis bien des années à la vitrine des marchands, ou qui reposaient depuis un temps immémorial dans l'arrière-boutique des brocanteurs, atteignirent tout d'un coup des prix exorbitants. C'est alors que les marchands regrettèrent leur façon d'agir. En effet, petit à petit, ils avaient démoli, vêtements, coiffures, etc., pour vendre séparément le buffle, les galons, les boutons-... Mauvaise opération! Un objet bien complet possédait maintenant trois ou quatre fois plus de valeur marchande.
Qu'arriva t'il? Tous les bibelots militaires anciens, ayant une origine bien authentique furent vite enlevés par les amateurs et même, comme je l'ai dit plus haut, à des prix fort élevés.
Mais les objets réunissant ces conditions s'épuisèrent vite ; d'un autre côté, les marchands, trouvant que leur commerce devenait fructueux, cherchèrent à s'en procurer à tout prix. C'est à ce moment psychologique, comme toujours, que le truquage fit son apparition.
Le truqueur, dans ce genre, est tout aussi habile que ses confrères. Il connaît son affaire sur le bout du doigt, car il s'est vite assimilé les connaissances nécessaires. Il possède le Journal militaire et des documents de toute espèce. Il fréquente les musées et la Bibliothèque nationale. Il est donc bien armé pour exercer son industrie, il es!, de plus, très chercheur et très habile.
Le truqueur s'est facilement mis en rapport avec certains ouvriers capables de refaire entièrement ou seulement de restaurer coiffures et vêtements militaires. Il a découvert les estampeurs possédant encore les matrices de plaques, bandeaux de casque, etc. Enfin il connaît tous les fabricants susceptibles de lui fournir les accessoires nécessaires à ses reconstitutions.
Les objets ainsi complétés ou même entièrement refaits sont répandus à profusion chez les marchands et les brocanteurs ; on en trouve habilement glissés dans les ventes publiques. Les amateurs et les collectionneurs peu éclairés ou peu méfiants les achètent et les paient fort cher.
Les uns s'aperçoivent vite, de leur méprise et se hâtent de faire disparaître de leur collection les choses truquées ; d'autres, au contraire, ne s'en doutent nullement et serrent précieusement dans leurs vitrines des objets sans aucune valeur aux yeux des collectionneurs sérieux.
Quels sont les objets truqués (période militaire du 2e Empire) ? Quels sont les procédés du truqueur ? C'est ce que nous examinerons dans un prochain article, sans avoir toutefois la prétention de faire une étude complète qui par elle-même est fort complexe. X.
(A suivre)"
"La curiosité historique et militaire, Organe des amateurs et des curieux", Année 1893 !
..
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"II n'y a pas fort longtemps que la mode des collections militaires s'est répandue.
Autrefois il n'y avait guère que les peintres militaires ou quelques rares amateurs qui eussent le goût de constituer de sembla-bles collections.
Dans le public, le goût des choses militaires s'est beaucoup développé depuis 1870. Du reste, la partie instruite du public montre maintenant un penchant des plus vifs pour la reconstitution exacte des époques écoulées. Les artistes de tout genre se sont mis à l'unisson de ces tendances artistiques. Dans les tableaux, les illustrations même, on peut constater un progrès énorme sous le rapport de l'exactitude du costume et de tous les accessoires. On sent le goût et la recherche de la vérité dans toutes les œuvres d'art. Le théâtre lui-même a suivi le penchant du public.
"Cette vogue subite mit en émoi les nombreux brocanteurs, revendeurs, qui abondent dans les parages de l'Ecole militaire ou dans les environs du Temple; et même les quelques marchands, assez rares, ayant la spécialité de ce genre de curiosités.
Les objets militaires anciens, de toutes les époques, qui, jusque là, n'avaient tenté que les peintres ou de rares amateurs, furent recherchés avec un empressement in¬connu jusqu'alors. Des coiffures, des équipements militaires, sans valeur intrinsèque,
que l'on voyait depuis bien des années à la vitrine des marchands, ou qui reposaient depuis un temps immémorial dans l'arrière-boutique des brocanteurs, atteignirent tout d'un coup des prix exorbitants. C'est alors que les marchands regrettèrent leur façon d'agir. En effet, petit à petit, ils avaient démoli, vêtements, coiffures, etc., pour vendre séparément le buffle, les galons, les boutons-... Mauvaise opération! Un objet bien complet possédait maintenant trois ou quatre fois plus de valeur marchande.
Qu'arriva t'il? Tous les bibelots militaires anciens, ayant une origine bien authentique furent vite enlevés par les amateurs et même, comme je l'ai dit plus haut, à des prix fort élevés.
Mais les objets réunissant ces conditions s'épuisèrent vite ; d'un autre côté, les marchands, trouvant que leur commerce devenait fructueux, cherchèrent à s'en procurer à tout prix. C'est à ce moment psychologique, comme toujours, que le truquage fit son apparition.
Le truqueur, dans ce genre, est tout aussi habile que ses confrères. Il connaît son affaire sur le bout du doigt, car il s'est vite assimilé les connaissances nécessaires. Il possède le Journal militaire et des documents de toute espèce. Il fréquente les musées et la Bibliothèque nationale. Il est donc bien armé pour exercer son industrie, il es!, de plus, très chercheur et très habile.
Le truqueur s'est facilement mis en rapport avec certains ouvriers capables de refaire entièrement ou seulement de restaurer coiffures et vêtements militaires. Il a découvert les estampeurs possédant encore les matrices de plaques, bandeaux de casque, etc. Enfin il connaît tous les fabricants susceptibles de lui fournir les accessoires nécessaires à ses reconstitutions.
Les objets ainsi complétés ou même entièrement refaits sont répandus à profusion chez les marchands et les brocanteurs ; on en trouve habilement glissés dans les ventes publiques. Les amateurs et les collectionneurs peu éclairés ou peu méfiants les achètent et les paient fort cher.
Les uns s'aperçoivent vite, de leur méprise et se hâtent de faire disparaître de leur collection les choses truquées ; d'autres, au contraire, ne s'en doutent nullement et serrent précieusement dans leurs vitrines des objets sans aucune valeur aux yeux des collectionneurs sérieux.
Quels sont les objets truqués (période militaire du 2e Empire) ? Quels sont les procédés du truqueur ? C'est ce que nous examinerons dans un prochain article, sans avoir toutefois la prétention de faire une étude complète qui par elle-même est fort complexe. X.
(A suivre)"
"La curiosité historique et militaire, Organe des amateurs et des curieux", Année 1893 !
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chamarouche- Messages : 978
Points : 7105
Réputation : 10
Date d'inscription : 18/04/2010
Re: les premières bidouilles..
Excellent cet article !!
Les premieres copies d'effets 1er empire apparaissent meme des le milieu du 19eme...
Slts
JM
Les premieres copies d'effets 1er empire apparaissent meme des le milieu du 19eme...
Slts
JM
michmuch- Messages : 2
Points : 4990
Réputation : 0
Date d'inscription : 02/09/2010
Et pour les autres périodes....
La bidouilles des casques à pointes commence dès aout 1914, les poilus les ramènent du front et les revendent aux estaminets et surtout aux tringlos clef tournante du trafiques qui nourris l'arrières.
Il y à ensuite la vagues US...
Pour la seconde guerre mondiale, pas mieux les dagues ont été fabriques après l'armistice pour satisfaire les GI's collectionneurs...
Idem aux Japons...
Sans parlez de l'effet ebay qui a affamé les marchands, du moins le temps que les bidouilles à répétition, ne plébiscite le touché et ainsi la renaissance des bourses...
Et cette période coïncide avec l'apparition des lots de stock morts...
Il y à ensuite la vagues US...
Pour la seconde guerre mondiale, pas mieux les dagues ont été fabriques après l'armistice pour satisfaire les GI's collectionneurs...
Idem aux Japons...
Sans parlez de l'effet ebay qui a affamé les marchands, du moins le temps que les bidouilles à répétition, ne plébiscite le touché et ainsi la renaissance des bourses...
Et cette période coïncide avec l'apparition des lots de stock morts...
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